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1er février 2016

On profite du couché de soleil rose sur la plage de Sabaï Bay. Dans deux jours, Guillaume s’en va retrouver Bali. Depuis son arrivée, il essaie de nous convaincre d’y aller avec lui. On résiste ! L’Inde est toujours dans nos plans. Bien que nous n’ayons toujours pas de visa…
Ce soir, nous allons manger dans ce restaurant que j’adore, sur la plage, où la petite thaï sert des salades de feta. On se prend des lasagnes au boeuf, mais je trouve que la viande a un goût de poisson. Je ne fais pas la grimace : une lasagne est une lasagne, et je suis bien contente de manger ‘européen’ !

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2 février 2016

Nous changeons de bungalow pour en avoir un plus petit, plus cosi. Avec un hamac sur la terrasse ! Ce matin, Sylvain et moi sommes motivés, nous nous lançons : la demande de visa indien, c’est pour aujourd’hui ! Comme d’habitude, nous sommes à l’arrache. Heureusement, nous avons trouvé un ‘truc’ pour ne pas se déplacer à Bangkok : le visa électronique ! C’est notre ami Edgar qui nous en a parlé il y a quelques semaines. On rempli un formulaire en ligne, on envoie nos photos aux dimensions spéciales et les scans de nos passeports, et on attend ! Nous devrions recevoir les réponses dans 72 heures. Ouf, c’est fait, et autant vous dire que je suis soulagée. Je déteste remplir mes papiers, c’est une véritable épreuve pour moi. Je reporte au lendemain, puis au mois prochain, et quand je m’y mets, c’est la cata ! Je suis électrique, j’ai des vertiges, mes mains deviennent moites et je n’arrive plus à penser. Sylvain a dû m’aider pour remplir pour formulaire, car mon ordinateur n’aime pas non plus remplir mes papiers : il a décidé de faire la grève du WIFI pendant ma demande de visa, ce qui m’a valu la perte des 90% du travail déjà accompli. Grrrrrh ! Avec Sylvain, tout est plus cool. Son ordinateur semble coopératif et les formulaires paraissent plus petits.
Nous enchaînons sur une journée de travail sous la chaleur des tropiques. J’ai l’excellente surprise de voir que la nouvelle version de mon site se met en route : Chloé, la graphiste de l’équipe, m’envoie un premier jais de la home page. C’est superbe, je suis trop contente !

Le soir, nous décidons d’aller au Tree House Bar pour dire au revoir. Nos plans sont les suivants : demain, départ de Guillaume. Après demain, notre départ, pour séjourner à Bangkok quelques temps. Semaine prochaine, direction Inde si nous avons une réponse positive pour les visas !

Nous retrouvons Dannie et Oliver, par hasard, encore une fois 🙂 On s’installe tous pour travailler.

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Nous faisons une sorte de grand « cadavre exquis » . Nous dessinons chacun notre tour un petit bidule sur une feuille de papier, et chacun ajoute quelque chose au dessin ! Sylvain, Guillaume, Dannie, Oliver, Luke, les trois autres propriétaires du bar et moi-même y participons. Le dessin passe de main en main pendant plus de deux heures, tranquillement. Il grandit parmi nos activités (travail, échecs, miam-miam, papotage), gravite autour de nos humeurs. Il accroche un sourire fier sur chaque dessinateur. Nous le terminons à la nuit tombée. Voici le résultat :

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Guillaume rentre avant nous, il doit acheter un ticket de Ferry pour le lendemain. Son départ approche ! Quelques heures plus tard, il nous envoie un message parce qu’il est enfermé dehors. En effet : nous avons les clefs du bungalow ! Nous le rejoignons et nous nous préparons pour aller manger.

22 heures, tout est fermé : les restos thaïs se couchent tôt ! Cependant, il y en a un qui paraît veiller un peu : on y entre, après le feu vert du patron. L’endroit est très (très, très)… kitch. Les murs sont étouffés par les armoires à glace dans lesquelles sont entassées des peluches vieilles de 15 ans. Les couleurs sont criardes, elles semblent se battre entre elles en l’honneur de l’antonyme de l’harmonie. Le rose l’emporte souvent. Trop souvent. On nous apporte le menu : les feuilles gluantes et glissantes nous dévoilent des mets typiques qui donnent envie. Je commande un plat sucré, mais le serveur me dit « no, no good. Lot of farang eat, but don’t like. Don’t take » (traduction : « non, ce n’est pas bon. Beaucoup d’étrangers en mangent, mais n’aiment pas. Ne prends pas ça » ). Bon, ça a le mérite d’être franc ! Sylvain commande à son tour, mais le serveur fait la moue. Peut-être qu’il ne comprend pas l’anglais ? En effet, subitement, il ne le comprend plus. On lui montre les plats sur la carte, mais il recule, le carnet et le stylo pourtant à la main, et arbore une expression faciale désemparée. On sourit, on insiste pour se faire comprendre… Il se met à rire nerveusement et à passer sa main sur sa nuque. Oh oh, c’est mauvais signe. « No for farang » . Ah, d’accord. (traduction : « pas pour les étrangers » ). On le questionne du regard « No good, farang, no eat, cannot » (traduction : « pas bon, étranger, pas manger, peut pas » ) Heu ? On lui demande si nous devons sortir. Il nous répond « oui, oui » avec un rire nerveux. Bon… On a du mal à comprendre ce qu’il se passe. C’était très bizarre ! Le serveur, accueillant, a subitement adopté une façon étrange pour mettre à l’aise ses convives. On ne sait pas ce qu’il s’est passé. Il ne voulait pas faire à manger « aux étrangers » ? Sa nourriture n’était pas aimée par les étrangers car trop traditionnelle (et donc trop épicée) ? Il ne voulait pas nous servir à manger, mais à boire peut-être (la cuisine était peut-être fermée) ? C’est plein de doutes que nous sommes remontés sur nos scooters : direction resto français, où les burgers sont délicieux et la cuisine toujours ouverte.

Ci-dessous, peluche trouvée dans le restaurant français… C’est décidément tendance les peluches dans les restos !

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3 février 2016

En nous réveillant, nous avons la surprise de découvrir sur notre boîte mail LE courrier électronique tant attendu : la réponse du visa, DEJA ! Et nous sommes acceptés sur les terres de Goa, hourraaaaa !

Aujourd’hui, c’est le départ de Guillaume. Beaucoup de scooter. Vrouuum, direction Haad Rin. Vroouuuum, direction Thongsala. Vroouuumm, direction Sabaï Bay. Re-direction Thongsala. Dernière pizza, dernier repas avec Monsieur Guillaume. Vroum, direction la pier. Au revoir Guillaume, bon voyage ! Sans notre frérot, notre quotidien est moins agité. Aussitôt dans le Ferry, il nous envoie une vidéo de lui. Sa petite bouille nous manque déjà !

4 et 5 février 2016

On booke les billets d’avion, de ferry, les bungalows où nous logerons en Inde. Finalement, nous n’irons pas à Bangkok : Sylvain n’était de toutes façons pas très motivé. Et moi, j’ai changé d’avis. Le soir, nous avons mangé dans un restaurant français au Nord de l’île. Très très chic. Le menu pour les vins est écrit sur le flanc d’un sac en papier et le menu dans des carnets venant de Paris.

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Sylvain a pris un bon gros poisson, ce qui n’a pas laissé le chat du restaurant indifférent ! Le matou s’est assis à ses pieds tout le long du repas, guettant la moindre petite miette de poisson qui pourrait terminer bien au chaud dans son estomac. Il était trop beau, trop beau, alors ben, j’ai craqué, je lui ai donné un petit bout. Quand il a compris qu’il n’aurait pas plus de poisson, il a décidé de s’installer vers les fesses de Sylvain, sur son coussin de sol. Qu’il est confortable et doux, mon amoureux ! Très bon choix de place pour dormir. Quelques fois, il réclamait des papouilles, le reste du temps, il me snobait.

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Hier soir, nous avons mangé au marché de nuit de Thongsala. J’ai choisi une belle salade d’avocat et Sylvain, des chickens en brochette. Qu’il a d’ailleurs du cuire tout seul, car la petite mamie qui tenait le shop était malade et fatiguée. Elle toussait beaucoup dans ses mains. Malgré tout, elle est restée très attentionnée : elle a veillé à ce que la viande soit assez cuite sur la brochette en vérifiant la température avec ses doigts. Oui oui, ceux dans lesquels elle a toussé. En dessert, noix de coco et riz gluant à la mangue ! Miam miam, ce dessert va me manquer.

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Dimanche, nous serons à Goa à 13 heures (heure locale). Nous avons hâte, hâte ! Découvrir un autre pays, une autre culture, des autres permissions et interdictions… Tiens, ça me fait penser…

Avant le départ de Guillaume, nous l’avons accompagné au marché (de vêtements) couvert pour qu’il puisse se refaire une garde-robe. En l’attendant, Sylvain et moi flânons. On n’est pas d’humeur shopping. On s’arrête un moment pour se faire un câlin, et Sylvain me dépose un petit bisous chaste sur le coin de la bouche. On continue notre bonhomme de chemin, bras dessus bras dessus, et on se pose devant un shop pour admirer les bijoux. Je dis à Sylvain « Oh, j’adore ces bijoux, ils sont trop beaux ! Je vais les regarder de plus près » . Soudain, une petite femme me barre la route, l’air très méchant, et bougonne quelque chose en anglais. Je ne comprends pas tout de suite, et sors de son magasin : peut-être qu’il est fermé et que je n’ai pas fais attention ? Elle avance devant la grosse chaîne Hifi et coupe le son. Tout le marché se trouve plongé dans le silence instantanément. C’est alors que la petite femme se met à crier en anglais  » Que faîtes-vous à vous embrasser devant mon magasin ? Si vous n’achetez rien, partez, je ne veux pas vous voir vous embrasser dans mon magasin ! » Abasourdie, je regarde Sylvain. Je ne comprends rien ! C’est interdit de s’embrasser, ici ? La petite dame lit dans mes pensées et me dit, fort : « Ici, c’est la Thaïlande, ce n’est pas bien de s’embrasser ! Que faîtes-vous ? Partez, partez ! » . Je vous épargne la description de chacune des têtes thaïlandaises qui nous regardait avec incompréhension. Je lui dit que nous sommes désolés, que nous ne savions pas. La petite dame recule vers son magasin les bras croisés, nous jette un regard noir, puis retourne conseiller une de ses clientes au dehors. Sylvain n’a pas envie de s’arrêter là. Pour lui, on est en Thaïlande, d’accord. Mais on est surtout sur la planète terre ! Pourquoi interdire les marques d’affections ? Ce n’est que de l’amour, pas de la guerre !
Le paradoxe est le suivant : nous n’avons pas le droit de nous embrasser devant un magasin (ou à l’intérieur du même magasin) dans lequel sont vendus des tee-shirts à l’effigie de diverses positions sexuelles et de quelques drogues dures. 🙂

En tous cas, nous ne pensions vraiment pas choquer avec un tel mini bisous. Je pense plutôt que c’est notre câlin qui a attiré le regard, car il a duré 30 secondes (ce qui est long quand on y pense). La morale de l’histoire est qu’en moins d’une minute, on peut mettre en boule une femme! 🙂

Nous en avons parlé, nous nous sommes renseigné… Ce n’est pas interdit de s’embrasser en Thaïlande. Seulement, le bisous le plus commun est sur la joue, même entre amoureux. Egalement, il n’est pas très bien vu de s’enlacer (encore moins de s’embrasser) en public, mais ce n’est pas amendable !

Cette histoire nous a valu un bon fou-rire, car nous imaginions la petite dame en train de nous dire « C’est la Thaïlande ici ! » et nous de répondre « Hé, this is not Thaïland ! This is SPARTAAAAAAAAA » ( = ce n’est pas la Thaïlande, c’est SPARTAAAA) et de commencer à se battre entre nous deux comme des gladiateurs fous. Regardez cette vidéo à partir de 0:30 et voyez vous-même :

Qu’est-ce qu’on a pu en rire ! Pour finir, en sortant du marché, Sylvain l’a salué en lui envoyant un petit bisous.

Ci-dessous, photo de groupe de nos masseuses et nous !

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Tarot en Thaïlande.

Ci-dessous, le jeu de tarot qui a traversé le plus de frontières au monde, apporté par Guillaume :
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Je ne prends pas le tarot à la légère. La tarologie me passionne depuis des années et j’accorde énormément d’importance et de mysticisme à ces cartes regorgeant de symboles à interpréter. La première fois que Guillaume a sorti son jeu, mon coeur s’est serré. Je ne suis pas habituée à assister à un tirage de cartes, ni à me faire tirer les cartes dans un tel environnement, sans préparation au préalable, sans rituel. J’essaie de me décontracter, de souffler… Chacun a ses propres rituels, ses propres croyances. J’ai de la chance de pouvoir me glisser parmi celles de Guillaume, alors je me prête au « jeu » , et ce depuis quelques jours déjà ! De temps en temps, nous tirons une carte pour savoir ce que nous devrons apprendre aujourd’hui, ce que nous devons faire pour évoluer dans la voie qui nous est tracée, etc…
Ce jeu appartenait à son frère jumeau. Et à chaque fois que nous l’avons utilisé, j’avais une pensée pour lui. Je sais au fond de moi que je suis celle qui a pris le plus au sérieux et le plus à coeur ces tirages de cartes improvisés. C’était un véritable challenge pour moi de lâcher prise et de me laisser aller à ces tirages « à la va-vite » si j’ose dire, (c’est parce que les miens durent trois plombes et me demandent beaucoup beaucoup beaucoup de concentration).

En tous cas, cela m’a beaucoup appris. Merci.

 

((Post-it pour moi : j’ai lu un livre que j’ai adoré, il s’appelle Sans feu ni lieu de Fred Vargas. C’est un policier. Cela raconte l’histoire d’une série de meurtre que l’on collerait sur le dos d’un « imbécile » … Un flic à la retraite mène l’enquête, accompagné par son crapaud de compagnie, Bufo, ainsi que de ses 4 amis aux caractères bien spéciaux. A relire !))