Bonjour bonjour !

Ces derniers temps, j’ai perdu ma ‘voix’ (si on peut appeler mon écriture comme ça) et mon réflexe ‘photo’. Un peu difficile d’alimenter le haricot magique, même s’il y a tellement à raconter ! Beaucoup d’émotions se sont bousculées, marché dessus, succédées, j’ai besoin de temps pour méditer sur ce qu’il vient de se passer ces derniers mois 🙂 Je me lance le défi de faire un article tous les deux ou trois jours, afin de me forcer à faire le point et à mettre des mots sur nos péripéties et émotions. Quoi que là, il va surtout s’agir de relater ma propre expérience, puisque depuis hier, nos chemins se sont séparés (pour se retrouver dans une dizaine de jours) ! Je suis partie à Singapour, ville dont je suis tombée éperdument amoureuse. Le coup de coeur n’ayant pas été partagé, Singapour laissant mon cher et tendre de marbre, je l’arpenterai  seule jusqu’au 23 mars. Sylvain de son côté, profitera encore un peu de Bali puis partira chez un ami à Hong Kong. C’est parfait, car cela nous permet de vivre ce dont on a besoin tout les deux : je vais pouvoir laisser libre cours à ma nature ermite et prendre le temps de vivre et de me retrouver, et Sylvain pourra continuer sa course effrénée à travers Hong Kong accompagné de son aisance sociale légendaire.

Ci-dessous, une photo de nous avant que je parte à l’aéroport ! Un au-revoir déchirant mais nécessaire pour poursuivre notre route 🙂

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Derniers regards dans la navette…

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Et là, bien sûr, j’ai déjà des aventures à vous raconter ! Je suis de nature réservée mais je ne reste jamais longtemps discrète. Comme je n’aime pas beaucoup prendre l’avion, je n’y vais jamais détendue. Cette fois, j’ai décidé qu’il fallait que je me relaxe et que je comprenne que tout était cool. Après tout, que peut-il m’arriver ? Ha ha.
Dans la navette pour l’aéroport, un monsieur me fait la discussion. Généralement, je laisse Sylvain répondre, car il aime faire la discut’ et moi NON (pas du touuuuut !!!). Mais là… Pas de Sylvain ! Alors, je fais le blabla. Je me dis que je serais bien dans l’avion avec mes écouteurs.

Mais dans l’avion, ça continue ! Un petit garçon vient me voir pour me dire que sa grande soeur (qui a environ mon âge et qui s’appelle Niki. Qui est aussi une compatriote tatouée !) veut être mon amie. (Celle qui me faisait des sourires dans l’aéroport et que j’évitais…) Mes voisins essaient de me parler, aussi. Je mets vite mes écouteurs et l’hôtesse de l’air vient me dire de les enlever, que je pourrais les remettre dans 30 minutes. Noooooon !* Pitié, un peu d’air ! Ca tombe bien, on décolle. Zou, la hauteur endort les passagers et je me force à rester éveillée pour profiter du silence.

* Je tiens quand même à préciser que je ne suis pas contre le dialogue à ce point en temps normal… Par contre, en ce moment, si ! J’ai besoin de me retrouver un peu seule, de passer un peu de temps à cultiver les fleurs de mon jardin secret. Alors faire la discut’ juste pour parler le temps d’un trajet de 10 minutes, non merci… Hum hum.

Bref, dans l’avion, tout se passe bien jusqu’à la dernière heure de trajet. On nous annonce que l’on atterrit dans 45 minutes. Quelques minutes plus tard, l’avion descend très rapidement. Des voyants clignotent dans tous les sens, le pilote nous parle : « gardez votre calme. Nous descendons plus rapidement que prévu. Gardez votre calme et asseyez-vous. Ne vous levez pas et bouclez votre ceinture ». Ouais cool, c’est rassurant. Pendant une demie-heure, on a la sensation de dévaler des centaines d’étages. Je me dis des trucs pour me rassurer « bon ben, voilà, c’était mon destin et j’ai pas raté mon rendez-vous avec la fin de ma vie. Pour un coup, je suis à l’heure. » « Au moins mes proches savent que je les aime » « Je me demande ce qu’ils vont faire de nos valises ? » « Tant qu’il n’y a pas les masques à oxygène, c’est que c’est cool. » « J’aimerais bien qu’ils mettent les masques à oxygène, on pourrait tous avoir une défonce en commun ! »
On a atterri 20 minutes avant ce qui était prévu. Mais bien vivants ! Je suis tellement heureuse, je remercie la vie dans ma tête une centaine de fois, et je me dis que je ne me plaindrais plus jamais. HOURRA ! Maintenant, direction immigration et bagages. Je me balade dans l’aéroport, je vois un signe « Singapour – Air Asia – Belt 21 » avec une flèche qui montre le dehors d’une grande pièce. Bizarre, mais j’y vais : je traverse une porte en verre et fais deux pas, puis me fait bousculer par un monsieur avec… UNE VALISE ! Je regarde derrière moi : les bagages sont derrière… En fait la « flèche » que j’ai vu n’était qu’un effet de style architectural, c’est la pancarte de l’aéroport qui a une forme trompeuse. Je fais donc demi-tour et un policier me dit que je n’a plus le droit de ré-entrer. MERDE ! Ok, ok, je ne me plains pas. (Reportez-vous quelques lignes plus haut : je suis en VIE et j’y RESTE !) Je vais voir deux autres gardes, pareil. Je vais à l’info point, on me fait signer un registre : pourquoi j’ai oublié ma valise ? Suis-je seule ? Pourquoi n’ai-je pas vu les pancartes ? Ai-je quelque chose à signaler ? Je signe, et je peux rentrer. Une policière m’accueille, me scrute avec méfiance, elle m’ouvre. Elle me dit de déposer mon sac sur la table. Ce que je fais. Je crois être libre, alors je regarde le tapis. C’est là que je la vois, elle, MA valise, la dernière, la seule, sur le tapis ! Ma petite valise, avec toute ma maison dedans ! Je cours la récupérer, je me sens comme une belle surfeuse dans les films romantiques qui court vers son prince au ralenti sur la plage. Je vole au secours de ma valise adorée et retourne vers la flic. J’ai le droit à : « mais pourquoi tu as couru comme ça ? J’étais en train de t’expliquer ce que tu devais faire ! Je dois te fouiller, et tu dois passer ton sac dans le scanner ! File passer tous tes sacs dans le scanner maintenant ! » Oups… J’attends vers le scanner. Mais pas à la bonne place… (Hé oui, j’attendais à la fin…) La flic revient vers moi et me dit « mais c’est pas là, c’est de l’autre côté ! » ok… Je vais de l’autre côté. Le responsable du scanner me regarde et me dit « non, je vais le faire » et pose ma valise. Il me regarde d’un air compatissant : « vous êtes sûre que ça va ? » Oh purée ! De toutes façons, mes sacs n’ont rien à signaler, Na ! Je signe le registre, ils scannent mon passeport, je suis officiellement sur la liste des têtes en l’air de Singapour ! (Hé oui parce que le registre des valises oubliées ben c’est un gros livre d’abord !). Je sors, essoufflée, je ne sais pas encore si je suis heureuse ou si je vais vraiment crever aujourd’hui. Je me dirige vers la sortie, EXIT EXIT EXIT partout, là c’est bon, j’ai compris. Je vais vers les bus et… MERDE, j’ai pas retiré de sous ! Je suis dans un sous-sol paumé, sans pouvoir retirer. Je passe plusieurs minutes à chercher une solution « j’ai qu’à y aller à pieds » (quelques heures de marche, facile après tant d’émotions !) jusqu’à ce que deux hommes me fassent remarquer que je peux entrer à nouveau dans l’aéroport… Ah, ouais… Ben vous ne savez pas le traumatisme que je viens de subir hein !!! Je me détends à l’aéroport. J’avais faim mais plus trop, maintenant. C’est bien, y a un truc de moins dans ma liste « à faire ». Je retire, j’échange mes roupies (j’en ai d’ailleurs oublié la moitié dans mon portefeuille, je l’ai vu en m’installant sur mon lit), je me dirige vers le métro… Et je trouve mon chemin. En sortant, JE ME TROMPE DE SORTIE ! Alléééééééé. Je dois re-payer 2,60 dollars juste pour entrer et sortir, même pas pour prendre le métro. J’explique à un policier ma situation, il me demande où je vais. Adorable, il me donne la direction, me fait une carte d’abonnement pour une semaine et demande à son collègue de m’ouvrir les portes pour ne pas que j’aie à payer 🙂
Quelques minutes plus tard, j’étais sur mon lit dans l’auberge où je dors, à raconter mes aventures à Sylvain qui a bien rit.

En tous cas, mes péripéties avec les policiers / gardes ou je ne sais quoi, disons, figures d’autorité se sont bien passé. En voyant ma tête, ils sont vite compris que je n’étais pas une tueuse en série (et pourtant… Il faut se méfier des apparences…) mais que j’étais plutôt une fille un peu paumée qui débarque à Singapour pour faire une retraite spirituelle dans une auberge de jeunesse, en plein coeur du quartier Chinois (donc le plus animé). Ils ont simplement fait leur travail, j’ai même vu que ça les a un peu saoulé de s’occuper d’une situation qui de tous points de vue n’était pas bien méchante, mais c’est les règles. Quand je me suis fait remonter les bretelles c’était très bon enfant, ils ont beaucoup rit de la situation, moi aussi, on était tous très détendus, et je n’ai pas hésité à dire que je suis un peu perdue, très tête en l’air, et que je suis toujours comme ça.

Cela fait plusieurs fois que j’étonne les policiers avec mes écarteurs aux oreilles. Certains me demandent s’ils peuvent toucher, d’autres croient que c’est un miroir ou une illusion d’optique, et tous me questionnent ‘pourquoi tu fais ça ? tu as mal ? Ca fait combien de temps ?’. Généralement, j’évite la fouille tellement ils sont obnubilés par la largeur de mes lobes (que je trouve pourtant rikiki). Dommage que je n’aie pas pu faire diversion cette fois !
– Salut, j’ai oublié ma valise, je peux repasser ici ?
– Non.
– Ah ok. Hé, vous avez vu mes lobes ?
– Ouahou, passez mademoiselle, je vous en prie !

Bref !

Voici mon premier repas, je me suis fait plaisir ! Steak et bière, comme un vrai bonhomme. Ma récompense pour ma journée forte en émotions. Moi qui voulait rester au calme ici, c’est pas donné…

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Ma mission d’aujourd’hui est de trouver un Decathlon (j’en ai vu un hier dans le métro ouvert) et de m’acheter un sac de couchage, car il fait très froid la nuit. Il n’y a pas de fenêtre dans la toute petite chambre et la clim est à fond pour aérer. Comme on utilise les petites couvertures que l’auberge met à notre disposition pour se faire des cabanes (comme ça, on peut lire sans déranger les autres avec la lumière), on dort toutes en combinaison de ski. Enfin, ELLES dorment toutes en combinaison de ski… Moi, j’ai besoin d’un sac de couchage, car je reviens des îles et j’ai même pas de pull dans ma valise…

Suite de mon aventure + article sur le festival en Indonésie il y a quelques jours + photos  A VENIR !

Chloe va-t-elle retrouver le Decathlon apperçu hier soir ? Va-t-elle savoir se repérer dans le métro ? Va-t-elle oublier son sac à main sur un siège réservé aux personnes âgées ? La suite dans le prochain épisode !

J’en profite également pour souhaiter un bon anniversaire à mon cousin Maxime (5 mars) et à mon tonton Fabrice (aujourd’hui!)

Bisouuuus !