• • 22 décembre • 

14h00 : direction « Big Buddha Temple » à Koh Samui. A la seconde où nous mettons nos museaux dehors, il se met à pleuvoir à torrents. Tant pis ! C’est armés d’un parapluie que nous monterons les 75 marches qui nous mèneront au Bouddha.

D’ailleurs, en parlant de parapluie… Ma famille connaît mon aversion sans limite pour ces instruments de torture, mais laissez-moi vous dire que mon cher et tendre n’est pas friand de ces instruments non plus. Bref. Alors que nous partions nous aventurer dehors, un cher monsieur nous apostrophe : « please, umbrella, here, sir » et a pointé de son doigt manucuré un joli parapluie flambant neuf. Ma tête horrifiée a fait office d’un premier refus, mais les nuages étaient si menaçants qu’il ne fallait mieux pas jouer avec le feu ! Le monsieur se tourna alors vers Sylvain qui hésitait également à le prendre. C’est d’un commun accord (regards dépités mais déterminés) que nous avons finalement décidé de céder à la logique. Nous nous retrouvâmes contraints d’emporter péniblement le fieffé engin avec nous… Et comme nous avons bien fait ! Ce petit umbrella nous fût fort utile.

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Je me couvre les épaules et les genoux afin de pouvoir visiter le Temple en respectant la tradition. Nous devons enlever les chaussures (hommes et femmes), ne pas avoir les épaules découvertes (femmes) et avoir les genoux couverts (femmes), ne pas être torse nu (hommes et femmes).

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L’écriteau en bas indique que des écharpes ou des ‘peignoirs’ sont à notre disposition en cas de besoin. Pour ma part, tout est bon, j’avais prévu le coup. Je sais qu’un peu de pudeur ne fait pas de mal lors d’une visite d’un lieu de culte 🙂

Joie et allégresse après avoir gravi les marches qui mène au splendide Buddha, avec derrière nous un océan déchaîné (que l’on ne voit pas sur la photo, sorry).

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Traduction de l’écriteau : « Mon cher enfant, être pauvre ne signifie pas que notre dignité est insalubre. En tant que mon enfant, j’aimerais que tu gardes en tête que nous ne pouvons peut-être pas être aussi riches que les autres, mais nous pouvons définitivement être aussi bons que les autres. »

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« S’il vous plaît, écrivez votre nom sur une brique. Elle sera utilisée lors de la rénovation du toit. Bonne chance à vous » 50 baths / brique soit 1,30€ environ.

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Nous l’avons fait bien sûr ! « amour, paix et harmonie »

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Did you know ? « Acheter une tête de Buddha ou une quelconque marchandise avec l’image de Buddha est considéré comme irrespectueux selon les bouddhistes.
Les images de Buddha, les statues de Buddha et/ou les symboles de Buddha doivent être placés en hauteur (exactement : plus haut que le poignet) et ne doivent pas être utilisés comme des décorations.
Se faire tatouer un Buddha est irrespectueux selon les bouddhistes. »

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Vertigineux, pas vrai ?

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Sans le soleil, la Thaïlande nous propose de redécouvrir ses terres sous un tout nouvel aspect. Les couleurs éclatantes deviennent ternes et les rues s’imprègnent d’une ambiance plus lourde. Il n’y a plus un chat (que dis-je : il n’y a plus un chient errant !) sur les routes ; le goudron et les cailloux s’offrent aux feuilles voyageuses et au noix de coco qui cèdent sous la pression du vent. L’électricité se coupe, les vendeurs thaïlandais n’ont plus le coeur à marchander (remarque : c’est le moment idéal pour faire du shopping. On n’essaie même plus de te gratter quelques Baths, on te demande plutôt le prix que tu veux mettre dans une robe et tu repars avec sans la moindre négociation). Tout le monde se tasse dans sa bicoque en pianotant son portable, la tête dans les épaules. Les courageux ballaient les feuilles molles et alourdies par la pluie tropicale, armés de leur balai en fibres coco. Mais ici, au Big Buddha Temple, les Dieux majestueux magnifient le paysage et bercent les pauvres mortels d’un doux espoir silencieux. On chuchote, on prie, on guette, on ose. On traverse les rues en courant de boutique en boutique pour s’abriter, accueillis par un grand sourire dont seuls les thaïlandais ont le secret. Certaines s’essaient à l’anglais, d’autres tentent même de faire des blagues. On rigole doucement quand on se fait gronder par l’orage.

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Traduction de l’écriteau : « la vraie souffrance est brève mais continue de vivre dans tes propres pensées. »

16h30 : il n’y a pas que l’orage qui gronde : il y a nos bidons aussi ! Direction l’entrée du « Big Buddha Temple » pour y sortir. Oui, heu… ← ↑ ??
Marchant avec entrain sous notre petit parapluie, les pieds dans l’eau, on se fait interpeller par un nombre incalculable de chauffeur de taxis plein d’espoir. Mais à ce moment là, nous nous sentons aussi vivants que deux immortels ! Les chaffeurs ne savent pas à quel point nous sommes décidés à trouver à manger. Ô joie, ô plaisir, nous voyons une pancarte trouée et rafistolée plutôt aguicheuse : « Food & Drink ». Food ? ON ARRIVE !

En une fraction de seconde, nous nous transformons en petits monstres affamés – mais enfin attablés – dans un restaurant plus que local. Que du bonheur !

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Ici y a pas de murs, mais les murs, à quoi ça sert ? Les murs servent à empêcher les oiseaux de venir se blottir entre eux sur les poutres en bois du toit en attendant que les Dieux aient vidé leurs réservoirs de larmes.

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Et dîtes, vous avez trouvé Charlie ?

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On a le bidon bien rempli (PadThai végétarien pour Minouchka et Chicken satay pour monsieur Amélineau. Pas de photos car ça vous donnerait trop envie, on n’est pas là pour faire des jaloux), on décide de plonger dans un taxi.

Et là, je fonds ! Le chauffeur confesse, la tête basse, qu’il doit s’occuper de ses enfants aujourd’hui. Il nous demande la permission d’emmener ses deux petits pimousses avec lui dans le taxi. Son petit bébé (bébé, bébé… Pas trop bébé… bébé de 3 ans j’imagine) montre sa tête et nous donne la chance de démasquer les yeux noirs les plus adorables du monde. Sa fille sort de la maison et riant, une chaussette à la main et un bout de carton avec un trou. Le papa-poule visse un minuscule bonnet tricoté « angry bird » sur la tête du petit dernier. On a le droit a des sourires timides et tout le monde monte dans le taxi. Et les bébés devant, bien sûr ! Attachés ? Mais non, la ceinture, ça gratte trop. Roohhh ! Sur le chemin, la chaussette enfilée sur la main se transforme en marionette et le trou dans le carton se révèle être une jolie astuce pour se cacher lorsqu’on fait un spectacle de pupazzo à son petit frère curieux. L’imagination est notre meilleure amie. Ces enfants sont créatifs, polis, calmes, imaginatifs, naturels, extraordinaires. Cette scène nous émerveille et nous marque d’espoir au fer rouge. Nous sommes dodelinés par un profond sentiment de paix.

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• • 23 décembre • 

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Menu du 23 décembre.
Entrée : le quart d’heure franc-comtois.
Retard d’un quart d’heure pour la navette qui nous mène au ferry, assaisonné de regards noirs de la part de touristes qui poireautaient dans la navette qui nous attendait.

2 plats au choix :
1er plat : à vos prières.
Billets réservés pour le mauvais ferry, parsemés de doutes de contrôleurs. Soupçon d’adrénaline et prières aux anges gardiens en supplément.
2ème plat : le rhume équatorial.
Le vent très fort, l’humidité du lieu et le peu de vêtements sur le dos des volailles vous assure un rhume bien coriace. Spécialité du chef.

Dessert : la foudre de l’Olympe.
Le coup de jus qui met tout le monde d’accord. Prenez une dinde trempée jusqu’aux os et faîtes-la brancher son câble d’ordinateur à une prise murale.
Conseil du chef : débrouillez-vous pour qu’elle n’ait pas toute sa tête au préalable. Ca rend la viande plus tendre puisqu’elle ne s’attendra pas à être électrocutée avec l’embout en métal à l’opposé de la prise.

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10h45 : nous sommes en retard pour la navette, mais ça… Vous le savez déjà. Oui car le menu du dessus n’est absolument pas une critique gastronomique mais bel et bien un résumé original de notre journée. Faut bien se marrer.

11h30 : Nous attendons patiemment l’arrivée du ferry. Pendant ce break, nous avons fait la rencontre d’un artiste américain et d’un finlandais charmant.

Voici la photo de Trevor, enchaînant sa 5ème bière en moins de trente minutes. Il a l’air heureux. Pendant ce temps nous, on est au jus de fruit. Bah. Comme disait mon cher Alfred de Musset, « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! »

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Ce jeune artiste nous a offert cette jolie photo, venant tout droit de son réflex qui pouvait se connecter à son portable, et venant de son portable qui pouvait m’envoyer un mail… Enfin bref, voilà pourquoi j’aime les américains : ils sont toujours à la pointe de la mode et ont déjà testé toutes les dernières technologies, tandis que moi, je me lamente sur ma photo en regardant ma tête de crabe. Oui. Je trouve que j’ai une tête de crabe effaré sur cette photo. Ou d’un crabe qui a bu trop d’eau de mer. Quoi qu’il en soit j’ai l’air perdu, comme crabe. Mais mon Sylvain est magnifique, c’est pour ça que je poste cette photo. ♥

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Quant au jeune finlandais, eh bien… Je n’ai pas de photo de lui, je me suis dit que ce serait marrant de faire travailler votre imagination. Imaginez un viking un peu dégarni. Ok. Imaginez un viking un peu dégarni, en vacances en Thaïlande. Ok. Imaginez un viking un peu dégarni, en vacances en Thaïlande, qui a pris 4 avions pour venir jusqu’à Koh Samui. Ok. Imaginez un viking un peu dégarni, en vacances en Thaïlande, qui a pris 4 avions pour venir jusqu’à Koh Samui, qui a eu une escale à Hong Kong. Ok. Imaginez un viking un peu dégarni, en vacances en Thaïlande, qui a pris 4 avions pour venir jusqu’à Koh Samui, qui a eu une escale à Hong Kong, et dont les bagages sont restés à Hong Kong. Ok. Imaginez un viking un peu dégarni, en vacances en Thaïlande, qui a pris 4 avions pour venir jusqu’à Koh Samui, qui a eu une escale à Hong Kong, dont les bagages sont resté à Hong Kong, et qui est obligé de se balader en short de box thaï et de trimballer son restant d’affaires dans des sacs plastiques. Ok. Ben voilà, c’est lui.

12H50 : avec une heure de retard, le ferry se lance à la conquête des flots ! J’ai toujours pas les yeux en face des trous (cf la photo ci-dessus). J’aurais peut-être du boire dans la bière de Trevor. Ca m’aurait encore plus renforcé mon personnage de marin ! (Oui, mais souvenez-vous : personnage discret, genre pas trop perceptible, car ici en Thaïlande, faut pas être trop voyant). Un lady-boy magnifique nous fait embarquer. (Je les trouve trop classes, les lady-boys, je les admire beaucoup. Je les trouve si beaux/belles (?) qu’il m’est presque impossible de les quitter des yeux. Je ne peux vous décrire la joie immense que j’ai ressenti en voyant que les lady-boys sont totalement acceptés et comme « ielle » rayonnait.)

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Mon petit pirato qui prend le ferry pour la première fois. ♥

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Une partie des pirates débarquent sur la terre ferme appelée Koh Phangan après 20 minutes sur les flots. Au début, je croyais que je devais descendre aussi, j’étais déçue car j’ADORE LE BATEAU. Mais ouffff, nous avons encore 1H20 devant nous. Pendant ces 80 minutes, on a le sourire jusqu’aux oreilles. Sylvain qui n’a peur de rien semble heureux et détendu au dessus des poissons. Pendant ce temps, je m’imagine être un pirate (gentil), une version de Mulan en piraterie, mon esprit est partagé entre l’espoir de voir le kraken et le besoin de lui échapper. Mon imagination flotte sur le monde bleu et caresse les poissons volants. LES POISSONS VOLANTS ?! Ma songerie ne me joue pas de tour ! Sylvain les voit aussi ! Tout le long du voyage, nous avons eu la bonne fortune de voir des bandes de poissons volants se promener les fesses à l’air hors de l’océan dans le plus grand des calmes. La petite sirène a de quoi être verte de jalousie ! Tout ça me donne envie de regarder « Gang de requins ». Ou « pirates des caraïbes ». Ou « Gloups, je suis un poisson ». Ou « la petite sirène ». Ou « les dents de la mer ». Heu ?! AU SECOURS !

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« Et soudain plus rien n’est pareil,
C’est comme si j’avais des ailes,
Et soudain le monde m’émerveille,
J’ai touché le ciel,
Et je me sens bien »
– Gloups, je suis un poisson –

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15h00 : Fini les rêves de pirateries ! Place à la terre ferme, où les éléments se mélangent. Le vent souffle chaudement, la pluie est grasse et les nuages avalent goulument les montagnes aux cocotiers.

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Tout se passe très rapidement. Sur le quais, tout le monde crie, rigole, ricane. Des thaïlandais s’écrasent contre les barrières en arborant de grandes pancartes à l’effigie des hôtels de Koh Tao et cueillent le regard curieux des touristes. « You, sir ? You, madame ? » Incroyable ! On nous attend sur le quais ! Ouahou ! On traverse une petite passerelle bancale en bois parsemée de sable gluant. Les odeurs mélangées piquent le nez, elles sont fortes et unissent de drôles de senteurs. Le fumet du poulet saké se croise avec l’essence du sable chaud, le parfums des oeillets d’Inde s’embrouillent avec les relents de transpirations et l’émanation des fonds marins s’impliquent dans une affaire de fumée de cigarette. Parmi tout ce brouhaha des sens, il y a les chiens errants bien gras cette fois qui dorment sur les pieds des thaïlandais(e)s qui s’adonnent à la couture en bord de route.

Dix minutes après ce retour fracassant sur la terre, on nous fourre dans une camionnette vite fait bien fait et en avant toute !
Vision depuis l’arrière de la camionnette :
(peu de photos car c’était difficile de gérer le cadrage et la netteté avec des routes aussi trouées 🙂 )

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Arrivés à l’hôtel, nous constatons les dégâts de l’orage. Les cocotiers ont perdu des plumes et les jardiniers tout trempés ont une petite mine. La réceptionniste nous dirige vers une petite hutte dans la jungle. C’est notre chez nous, ouahou ! En hauteur, pour échapper aux tigres. Meuhhh non…

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17H00 : Bien installés, on décide de se balader à la recherche de PadThaï.

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Nous trouvons un endroit charmant dans lequel nous nous arrêtons pour manger un morceau. Un chat sauvage est paisiblement installé sur une chaise. Je suis conquise : si c’est la maison des chats, je suis ici chez moi !
Je le prends en photo de loin histoire de ne pas déranger sa Majesté. Quelques minutes plus tard, deux petites filles italiennes viennent s’asseoir à côté du chat sauvage. Elle le porte, le coiffe, l’écrase d’amour. Quoi ? Ce n’était pas un chat sauvage, ce n’était qu’un chou minou ! Pas si wild, la jungle !

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/!\ Attention/!\ Pour comprendre ce qui va suivre, vous devez connaître la légende / l’histoire d’horreur de Bloody Mary, sinon toutes mes blagues tomberont à l’eau /!\ Yannick, si tu nous lis, saches que tu es le seul en qui j’ai espoir pour comprendre ces références en premier.
On se commande un Bloody Mary ainsi qu’une Strawberry-Colada. Comme toujours, nous ne sommes pas déçus par les cocktails qui finissent en -colada. Par contre, le goût du bloody Mary est aussi ignoble que l’origine de son nom.
Note à nous-même et conseil à nos chers et tendres : vous ne vous regarderiez pas dans le reflet d’un miroir, à minuit, en répétant « Bloody Mary » trois fois, pas vrai ? Ben ne vous asseyez pas non plus à une table en commandant un « Bloody Mary ». Croyez-nous.

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Sinon, comme toujours, le Pad Thaï fût délicieux. Mouhahahaha.

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Entrée de Sylvain : chicken satay.

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Entrée de Minouchka : rouleaux de printemps végétariens.

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18h30 : Retour au bercail. Il fait presque nuit, et pourtant, un bruit assourdissant nous casse les oreilles. « Brrrrrrh » (bruit d’une tronçonneuse au loin mixé avec le meuglement d’une vache. Je vous laisse regarder notre vidéo). Les jardiniers sont peut-être encore en train de travailler ? » Plus on se rapproche des nénuphars, plus le bruit est fort. Oh !! Ce n’est rien de plus que le chant de petits crapauds ! Ils avaient l’air adorables mais je n’en ai embrassé aucun, puisque j’ai déjà un prince. ♥

C’est rythmés par le chant des grenouilles que nous allons nous endormir tout en haut de notre cabane dans les bois. Tarzan et Jane n’ont qu’à bien se tenir.

Bonne nuit ♥